SoulBound Token, l'avenir pour la blockchain et le Web 3.0 ?
Du nouveau dans la crypto-sphère et le monde du Web 3.0, les NFT de type Soulbound Token, des éléments uniques que l’on ne peut ni remplacer, ni revendre.
Hum, soit, mais quelle utilité nous diriez-vous ?
Au-delà de l’aspect crypto et de la réalisation de plus-values, les NFT SoulBounds pourraient renforcer la structure des communautés décentralisées.
Pour comprendre le cheminement, il est important de reprendre les bases.
Partie 1 - Le SoulBound Token, un dérivé des NFT
Le concept de NFT (Non-fungible token) est déjà connu depuis quelques années maintenant.
Souvent rattachés aux domaines du gaming ou de l’art digital, les NFT sont ces éléments qui ne peuvent pas être remplacés par une chose de même nature, de même qualité et de même quantité (pour reprendre la définition de l’élément non-fongible).
En revanche, ils ont une valeur sur le marché et peuvent être vendus aux enchères (par exemple).
En août 2021, on dénombre une moyenne quotidienne de plus de 20 millions de dollars d’échanges selon nft-stats.
Se servant de ce nouveau concept d’élément non-fongible (que l’on ne peut substituer par aucun autre élément), Vitalik Buterin, E. Glen Weyl et Puja Ohlhaver, ont imaginé un élément capable de renforcer la confiance et la sécurité des réseaux.
Comment ? En y ajoutant cette condition qu'il est impossible de pouvoir le transmettre. Ainsi, impossible de pouvoir revendre ce token puisqu’il reste et restera la propriété de son détenteur.
Dès lors, plusieurs questions se posent :
- Tout d'abord, comment définir ce “SoulBound” Token et dans quelle catégorie le ranger ?
- Ensuite, pourquoi avoir ressenti le besoin de développer des SBTs et quels sont les exemples concrets d’application ?
- Enfin, quels seraient les enjeux potentiels au sein de la token economy, et à plus grande échelle, au sein du monde réel ?
C’est ce que nous allons voir dans ce nouvel article consacré aux Soulbound Tokens.
1/ Définition du SoulBound Token (SBT)
Plusieurs appellations lui sont rattachées : NFT SoulBounds, NFT SBTs, ou encore SoulBound Token…etc.
On les appelle ainsi parce que même s’ils sont inspirés du concept de NFT, il n'est pas possible de les revendre. Vous en êtes donc le détenteur à vie.
C’est d’ailleurs une idée transposée par le créateur et cofondateur d’Ethereum lui-même, Vitalik Buterin ainsi que d’autres acolytes au sein du White Paper : Decentralized Society: Finding Web3’s Soul.
À l’inverse du marché de l’art digital et des NFT, où l’on peut voir d’ailleurs les limites liées aux surenchères. Forcément, plus l’acheteur dispose de moyens, plus il peut investir.
L’idée est donc un peu différente, puisqu'il s'agit de créer des NFT qu'ils ne seraient pas possibles de revendre.
Mais en raison de la direction qu'on veut leur faire prendre, il faudrait au moins pouvoir les révoquer ou les détruire.
2/ Les cas d'utilisation d'un SoulBound Token
Certifications et autres
Avec les SoulBound Tokens, on souhaite redonner du sens à des éléments qui se rapportent directement aux personnes et à leurs actions.
Imaginez la possibilité pour vous, de pouvoir réunir sur une seule et unique adresse Soul, tous les éléments qui se rapportent à votre identité, vos diplômes, vos certificats, actes et attestations…etc.
Toutes ces informations seront codées au sein des smart-contracts, et personne ne pourra y accéder. Une fois qu’une donnée aura été validée par la preuve du concept (la proof of concept), cette dernière sera ancrée dans la blockchain.
D’ailleurs, si l’on se dirige vers un monde coexistant en parallèle avec celui du multivers, peut-être devrions-nous envisager une identité numérique protégée, propre à chaque individu.
Autre usage au sein des entreprises maintenant, lorsque ces dernières demandent des certifications ou des diplômes par exemple. Cette méthode pourrait venir prouver sans contexte l’obtention d’un diplôme, d’un certificat de présence à tel ou tel séminaire.
Avec l’attribution d’un NFT Soulbound, relié à une adresse Soul unique, impossible de pouvoir revendre ou falsifier un document.
Dans le domaine de la DeFi et des DAO
Un autre point est soulevé par les experts et prend tout son sens au niveau de la blockchain et de la cryptosphère.
Rappelez-vous, le principe de la DeFi et du Web 3, qui est de faire en sorte de décentraliser des activités et les services en limitant le contrôle par les institutions.
Pour les plus perplexes à cette organisation décentralisée, les SoulBound Tokens pourraient tout à fait être un moyen de venir sécuriser ou du moins, protéger la pérennité des projets DeFi et autres DAO.
Un exemple simple : la réalisation de prêts au sein d’une communauté d’une même DAO.
Comment être sûr que la personne ou le débiteur est de confiance et remboursera la communauté ?
En attribuant un SBT certifiant que tel ou tel utilisateur a fait l’objet d’une demande de prêt, on pourra garder une certaine traçabilité.
De la même façon, selon que le prêt aura ou non été remboursé, le SBT, relié à l’unique wallet soul de la personne pourra en attester ou non.
Alors bien sûr, des questions éthiques et sociétales se posent.
Vous avez peut-être déjà regardé l’épisode “Chute libre” (Nosedive) de la série Black Mirror (saison 3, épisode 1).
Dans ce dernier, on y suit le quotidien des personnages vivant dans une société fonctionnant sur le principe de notation.
Ainsi, chaque individu dispose d’une note allant de 0 à 5, leur permettant alors d’évoluer dans la société en fonction de leurs bonnes ou mauvaises actions.
Pour reprendre notre exemple, certains projets de DeFi pourraient pousser cette idée d’attribution de note sur le certificat SBT.
Vous n’avez pas remboursé votre prêt ? Cela sera lisible et on pourrait vous refuser d’autres services. Tout cela, bien évidemment relève à priori de la fiction, même l'on peut voir certains Etats favorables à ce type de procédé.
Autre exemple, celui des votes dans les DAO
À priori, le fonctionnement est le suivant : dès lors que vous achetez un jeton, vous disposez alors d’un droit de vote.
Mais on retrouve malheureusement certaines pratiques : l’achat de jetons en masse donnant alors tout le pouvoir à un seul détenteur, le rachat de vote...etc.
Bref, toujours le même genre d’abus.
En imaginant qu’un token ne puisse être transmis, il ne sera plus aussi facile, "dans les faits", de voter par intérêt.
Des données structurées de meilleure qualité
Ce qui est certain, c’est la qualité des données qui seront retenues par les SoulBounds.
Puisqu’elles sont directement reliées à la “personne”, une fois remise, elles ne peuvent, à priori pas être falsifiées.
Immobilier et services publics
Dans le premier cas, et si l’on décidait de faire en sorte que tous les actes et autres contrats soient rattachés à telle ou telle personne à partir d’une adresse Soul.
Ne serait-il pas plus simple de pouvoir identifier ensuite le propriétaire de tel bien, par exemple ?
La mise en place dans ce type de cas pourrait être bénéfique avec tout de même des complications en termes de vente et de cession de biens.
On rappelle que le contrat ne pourra pas être cédé dans ce cas. Il devra nécessairement être révoqué ou détruit.
Concernant les services publics, certaines discussions ont pu être faites autour de cette idée de financer par le biais de DAO, les services publics, en fonction du nombre d’utilisateurs et des personnes les plus concernées.
Ainsi, ce seraient les communautés décentralisées qui contribueraient et indiqueraient vers quelles directions il faudrait se tourner.
Quoi qu’il en soit, toutes les possibilités sont envisageables, et chacune sera associée et détenue dans un wallet soul.
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3/ La création d'un SoulBound Token
Toujours dans le White Paper cité précédemment, plusieurs options ont été présentées.
Une première méthode consisterait à développer les SBTs sous forme de Proto-NFTs. Il s’agit là d’une technologie en cours de développement, capable d’afficher les NFT sous forme d’hologrammes.
Dans cette première proposition, il sera possible de révoquer ou de détruire le SBT associé à un seul crypto wallet.
La seconde a pour but d’associer plusieurs utilisateurs à un même multi-wallet. Lorsqu’une action ira à l’encontre des règles du wallet, il sera possible de révoquer cet objet ou de le réhabiliter selon la situation.
Attention : rappelons simplement que dans l’esprit collectif, la plupart des personnes pensent qu’un NFT s’identifie par son apparence. Néanmoins, il se reconnaît techniquement grâce à ce qui est contenu dans son fichier codé.
On imagine que pour les SBTs ce sera le même fonctionnement, tout dépendra de comment les codes et smart-contracts seront répartis.
Partie 2 - Quelle catégorie pour les SBTs ?
Pour déterminer dans quelle catégorie les ranger, on pourrait vous renvoyer à notre article consacré à la fiscalité crypto et autre actif.
Dans ce dernier, on s’interroge sur la nature des SoulBounds.
On doute de la possibilité d’appliquer une fiscalité à ce type de NFT puisque par définition, les SoulBounds sont rattachés directement à la personne, et ne peuvent pas être revendus ou remplacés.
De la même façon, pouvez-vous revendre vos documents d’identité ou vos diplômes ? Non, pas vraiment.
Donc la question se posera surtout pour les NFT.
Partie 3 - Les problèmes potentiels
Tout d’abord, et nous l’avons dit plus tôt, se posera toutes les questions éthiques en lien avec la possibilité de pouvoir ou non consulter tous les passifs d’un individu depuis une adresse Soul open-source. À voir comment se feront les choses.
Également, les créateurs ont indiqué vouloir préserver la nature privée des SoulBounds.
Néanmoins, il faudra nécessairement réaliser la preuve de validation du concept de manière publique (le proof of concept). On imagine que cela demandera une puissance technologique assez importante.
En même temps, il faudra miser énormément sur tout ce qui concerne la provenance sociale ou la possibilité de pouvoir prouver l’origine de quelque chose (ex : photo ou une vidéo).
Et puis il y aura bien évidemment les enjeux de sécurité qui s’intensifieront.
Conclusion
L'impact des SoulBound Tokens est-il réel ? En-tout-cas, le concept permettrait l’optimisation d'une gouvernance décentralisée.
Bien entendu, il faudra nécessairement intégrer à l’ensemble des smart-contracts, comme celui de la blockchain d’ETH…etc, le protocole de chaque projet SBTs.
Cependant, les premières limites de cette nouvelle ère se présentent déjà devant nous.
En effet, il y a peu de chances que les institutions et gouvernements ne s’immiscent pas dans toute cette révolution.
Nous parlions plus tôt d’une utilisation des SBTs dans le domaine des services publics et de leur financement par exemple. Pourrait-on enlever à l'État, l’une de ses missions premières ?
Qui plus est, comment réunir toute une communauté de citoyens, dans ce cas de figure, pour décider du financement en DAO de tel ou tel service ?
Quoi qu’il en soit, si l’on s’en tient au White Paper et aux premières idées de SBT, on constate d’un côté, le souhait de renforcer les attributs d’un individu au sein d’une société, et d’un autre, celui de créer une organisation sous forme de communautés solidaires.
Le but de cet article est avant tout de simplifier des concepts techniques liés à la crypto-monnaie, afin de les rendre accessibles à tous. Ces mots n’engagent donc que leur auteur. Il ne s’agit pas de conseiller le lecteur sur ses investissements.
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